MONTRÉAL, le 27 avril 2024 /CNW/ - Samedi matin, le
député de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla, le député de
Rosemont-La-Petite-Patrie,
Alexandre Boulerice, ainsi que des
organismes de défense des droits ont tenu une conférence de
presse devant le bureau du ministre fédéral de l'Immigration,
Marc Miller, afin de soutenir
Shaitan Rajpurohit, un travailleur immigrant et syndicaliste menacé
d'expulsion.
« Il est minuit moins une pour arrêter la déportation de
Shaitan. Si le gouvernement canadien n'intervient pas, il sera
expulsé mardi prochain. J'ai été témoin du travail infatigable que
Shaitan a mené pour la défense des droits au Québec, que ce soit de
son apport en tant que travailleur essentiel pendant la pandémie de
COVID-19 ou de son implication en tant que bénévole à
Parc-Extension, dans ma circonscription. Et comment nos
gouvernements reconnaissent sa contribution? On le met à la porte!
C'est inacceptable. » a déclaré M. Andrés Fontecilla.
Arrivé au Québec en 2019 en tant que demandeur d'asile, M.
Rajpurohit a intégré rapidement le marché du travail québécois.
Pendant 5 ans, il a cumulé des postes dans des domaines
essentiels où il y a une grande pénurie de
main-d'œuvre. « D'un côté, le gouvernement du Québec et nos
entreprises font des efforts surhumains pour recruter, de l'autre
côté, on déporte des travailleurs qui sont bien intégrés, qui
vivent ici depuis des années ! » a ajouté le député solidaire de
Laurier-Dorion.
Le chef adjoint du NPD, Alexandre
Boulerice, abonde dans le même sens : « Je n'arrive pas
à concevoir qu'une personne comme lui soit déportée de la sorte. Il
est où le programme de régularisation promis par les libéraux ?
Est-ce que le ministre Miller est en mesure de nous expliquer
pourquoi on expulse un travailleur comme lui ? C'est une personne
dévouée à défendre les droits des plus vulnérables et un ange
gardien. Sa vie est ici. Il faut arrêter son expulsion maintenant
», a affirmé le député de Rosemont-La-Petite-Patrie.
En 2022, M. Rajpurohit fut confronté à des conditions de
travail précaires dans les entrepôts d'Amazon. C'est à ce
moment qu'il décide de s'impliquer dans le processus de
syndicalisation des employés de la multinationale. Il commence
alors à militer au sein d'organismes de défense des droits,
notamment à l'Union des travailleuses et travailleurs
accidentés ou malades (UTTAM).
« Shaitan est devenu un membre important de notre organisme, non
seulement en militant pour faire connaitre les droits des
travailleuses et travailleurs victimes d'accidents et de maladies
du travail, mais également pour nous aider à mener des luttes
collectives. Il serait très regrettable de se priver de la
contribution d'une telle personne au sein de notre société » a
souligné Félix Lapan, secrétaire général de l'UTTAM.
M. Rajpurohit faisait notamment partie de la délégation de
l'UTTAM lors de la présentation du mémoire de cette organisation à
l'Assemblée nationale du Québec dans le cadre des consultations sur
le projet de loi 42 - Loi visant à prévenir et à combattre le
harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en
milieu de travail. Son travail est reconnu par une dizaine
d'organismes québécois qui ont déjà interpellé le ministre de
l'Immigration afin de demander l'arrêt des procédures de
renvoi.
« Shaitan a lutté aux côtés de nos organisations pour renforcer
les droits des travailleuses et des travailleurs au Québec. Il a
fait preuve d'un engagement sincère envers notre société. C'est
pour ça que nous demandons au ministre de suspendre sa déportation
et de lui accorder un permis de séjour temporaire pour qu'il ait du
temps pour régulariser son statut d'immigration », a renchéri
Michel Pilon, fondateur et ancien
directeur du Réseau d'aide aux travailleuses et travailleurs
agricoles du Québec (RATTMAQ).
« Je sens que mon travail au Québec n'est pas fini. Il me reste
tellement à faire ! En plus, j'ai un emploi. Mon employeur me
soutient et veut me garder. Il a besoin de moi. Je ne demande rien
d'autre que de pouvoir continuer ma vie ici », a conclu Shaitan
Rajpurohit.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire